
Elle a pourtant du succès auprès de la population. On adhère à la secte par besoin de sécurité, pour avoir plus d'assurance dans la vie, pour corriger ses petits défauts ou ses gros bobos. On se sent mieux protégé.
Inutile de revenir sur la nocivité de la secte, démontrée par tous les spécialistes du deprogramming qui voient venir vers eux ceux qui ont pu en réchapper : ça commence par un banal test de personnalité, on est recruté et on finit pieds et poings liés à verser la moitié de son revenu à la Sécutologie, avec l'accord de votre employeur, qui lui aussi est membre (c'est quasiment obligatoire s'il tient à prospérer dans ce pays, sinon de gentils inspecteurs viennent lui rendre visite pour le rappeler fermement à ses devoirs de coreligionnaire-encaisseur).
Les parents adeptes déclarent leurs enfants dès la naissance, et la secte leur affecte à vie un numéro qui lui permettra ensuite de reconnaître les siens et de leur accorder des avantages (accès à ses temples, check-up gratuit à l'électromètre, et un talisman appelé carte Vitale censé protéger contre les aléas sanitaires et climatiques, canicule exceptée).
Il est impossible d'échapper à l'emprise de la secte, qui a des ramifications partout dans le pays. Jamais on n'a vu une secte avoir autant d'influence dans un pays développé, si bien qu'un homme politique a été jusqu'à affirmer qu'elle "était constitutive de l'identité française". Même la mafia et le milieu (qui, eux, ne sont pas encore autorisés à pratiquer le vol légal) s'inquiètent du pouvoir considérable qu'elle a pris en profitant de la complaisance de l'Etat et des syndicats qu'elle a réussi à noyauter.
Un bourrage de crâne intensif est répercuté par les médias : on fait croire aux adeptes qu'eux seuls sont altruistes et solidaires, appartiennent à une race supérieure, et sont un modèle pour le monde entier ("un modèle que tout le monde nous envie", répètent comme un mantra certains fanatiques). Les apostats sont sévèrement pourchassés et mis à mort civilement par la branche armée de la Sécutologie, l'Office des affaires spéciales, composé d'anciens du KGB passés à l'Ouest lors de la chute du mur de Berlin.
Il faut savoir que la secte n'est tenue de présenter aucune comptabilité, aussi ses opérations financières s'exercent dans l'opacité la plus totale. Lourdement endettée, sa survie en tant qu'organisation parallèle semi-officielle ne tient qu'au bon vouloir de ses créanciers, qui pourraient la lâcher du jour au lendemain pour des organisations plus rangées et mieux gérées, non-violentes et moins fanatiques. On verrait alors des centaines de milliers d'adeptes frustrés perdre leur belle assurance et courir dans les rues, désemparés, à la recherche d'une autre voie de salut moins antisociale...
1 commentaire:
Ron Hubard, il n'avait rien d'un lansquenet.
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